Mystérieuse disparition
Le 26 mars 1938, il prend le paquebot-poste pour Palerme après avoir envoyé une lettre à Carrelli et en avoir laissé une autre « à sa famille » où son intention de suicide est clairement énoncée. En fait, il ne se suicide pas, débarque à Palerme, envoie un télégramme et une autre lettre à Carrelli où il lui annonce qu’il revient à Naples et qu’il renonce à l’enseignement. Il semble qu’il ait repris le bateau vers Naples selon le professeur V. Strazzeri de l’université de Palerme. La compagnie maritime Tirrenia aurait retrouvé son billet.
Mais il n’a plus jamais donné signe de vie. (...)
Le mystère s’épaissit quand on constate qu’il a vidé son compte en banque et pris son passeport. Par ailleurs plusieurs témoins dirent l’avoir vu après le 28 mars et parmi eux, son infirmière, le curé de l’église du Gésu Nuovo et le prieur du couvent San Pasquale di Portici (le 12 avril 1938), ce qui alimente toutes sortes d’hypothèses plus ou moins réalistes. De façon générale, ses collègues (Fermi, Amaldi, Segrè) penchent pour la thèse du suicide, sa famille (et plus tard Sciascia), pour celle du retrait dans un couvent ; mais on suggère aussi un enlèvement par des services secrets ou une fuite en Argentine (Recami).
(Wikipédia)
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je penche aussi pour la thèse du suicide, de ce natif du dimanche, probablement lors du voyage de retour, vu la situation de ses cycles à ce moment-là : (épisode triplement critique fort avec le jour critique émotionnel E22 et le jour critique intellectuel i9 les 27 et 28 mars)
mars 1938 (5/08/1906)
Ma 22 P(7)
Me 23
Je 24
Ve 25
Sa 26
Di 27 P(12) E(22)
Lu 28 I(9)
Ma 29
Me 30
Je 31
(le fait que des personnes l'aient vu par la suite n'est pas évident car nous avons tous un certain nombre de sosies)
Dernières lettres de Majorana (Wikipédia)
- Naples, 25 mars 1938 à son ami le physicien Antonio Carrelli :
« Cher Carrelli, j'ai pris une décision qui était désormais inévitable. Il n’y a pas en elle la moindre trace d’égoïsme, mais je me rends compte des ennuis que ma disparition soudaine pourra causer, à toi et aux étudiants. C'est pourquoi je te prie de me pardonner, et surtout pour avoir déçu toute la confiance, la sincère amitié et la sympathie que tu m'as montrées au long de ces mois. Je te prie aussi de me rappeler au bon souvenir de ceux que j'ai appris à connaître et à apprécier dans ton Institut, en particulier à Sciuti ; d'eux tous je conserverai un affectueux souvenir, au moins jusqu'à onze heures ce soir, et, si cela est possible, même après.
E. Majorana »
- On découvrira un peu plus tard dans sa chambre d'hôtel une enveloppe portant la mention « À ma famille » :
« Naples, 25 mars 1938Je n'ai qu'un seul désir : que vous ne vous vêtiez pas de noir. Si vous voulez vous plier à l'usage, portez, mais pas plus de trois jours durant, quelque signe de deuil. Ensuite, si vous le pouvez, gardez-moi dans votre cœur et pardonnez-moi.Affectueusement. Ettore »
Le lendemain de sa lettre à Carrelli, le 26 mars, Majorana lui envoie un télégramme : « Ne t’inquiète pas. Lettre suit. Majorana »
- Sa dernière lettre :
« Palerme, 26 mars 1938Cher Carrelli,J'espère que mon télégramme et ma lettre te seront parvenus ensemble. La mer m'a refusé [il mare mi ha rifiutato] et je reviendrai demain à l'hôtel Bologna, en voyageant peut-être sur le même bateau que ce mot. J'ai cependant l'intention de renoncer à l'enseignement. Ne me prends pas pour une jeune fille d'Ibsen, car mon cas est différent. Je suis à ta disposition pour des détails ultérieurs.Ton dévoué E. Majorana »
Majorana n'est jamais revenu.
Trois années plus tôt, Majorana utilisait des termes similaires quand il écrivait à son oncle Quirino :
(trois années plus tôt était la période critique septennale des 28 ans)« Je partirai aujourd’hui pour une destination légèrement incertaine. Je te ferai connaître ma nouvelle adresse sitôt que j’aurai acquis une relative stabilité.Affectueusement. Ettore »
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