Nestor Pirotte, ou « le tueur fou », né le 5 janvier 1933 ,mort le 29 juillet 2000 à Sosoye à proximité d’Yvoir, était un tueur en série belge et considéré comme l’un des pires criminels belges du 20e siècle avant Marc Dutroux. Il a été condamné pour avoir assassiné à trois reprises, en plus d’être soupçonné de quatre autres meurtres (.....)
Nestor Pirotte a été le premier tueur en série belge. Son parcours, jalonné de sept meurtres, illustre la faillite d'un système judiciaire trop permissif. Hâbleur et incroyablement persuasif, le bandit qui veut se croire membre de la noblesse tue à chaque fois qu'il est libéré de prison.(.....)
Le scénario de son premier assassinat reste toutefois extrêmement sommaire. La nuit du 20 au 21 avril 1954, muni d'une barre de fer, le jeune homme avide d'argent se poste derrière l'étable de l'une de ses grands-tantes, dont il vient d'apprendre qu'elle a vendu ses bêtes. Dès que la fermière apparaît, il lui fracasse la tête. Mais il a beau fouiller toute la maison, il ne met pas la main sur le magot. En bonne fermière, Celina Debonny avait déjà acheté un nouveau cheptel. 642 francs belges (environs 15 euros), ramassés sur la cheminée, c'est là la maigre recette de ce premier crime barbare.(.....)
Pirotte a 21 ans lorsqu'il est arrêté.(.....)
Nestor Pirotte est condamné en octobre 1955 à la peine de mort, qui existe alors encore dans les textes belges, mais est systématiquement transformée en prison à perpétuité.
Il décide alors de se faire passer pour malade mental. Il se vante de pratiques sexuelles déviantes, avale des barbituriques. En vain : le psychiatre décèle chez lui la manipulation. Mais son comportement névrotique, ses crises d'hystérie à répétition finissent par s'avérer payants : en 1957, il est transféré dans un établissement de soins psychiatriques spécialisé, baptisé en Belgique «établissement de défense sociale». (.....)
À force de persuasion, Nestor Pirotte obtient une libération conditionnelle, après quatorze ans d'enfermement.
Las. Ses démons le mènent directement vers la récidive. Libre, Nestor Pirotte se veut riche. D'ailleurs, il n'est plus Nestor Pirotte : il est un grand aristocrate baptisé comte de Meeûs, de Larivoisière, de Leidekerque…
C'est le comte de Ribeaucourt qui prend rendez-vous, le 14 mai 1968, avec le patron de l'agence de la banque BBL à Genval, au prétexte de négocier discrètement un prêt important. Il tire à bout portant avant de s'enfuir, cette fois, avec un beau butin.
Il n'a eu que le temps de s'offrir une luxueuse montre en or avant d'être arrêté et écroué, quelques jours plus tard.
Mais onze ans plus tard, il obtient encore une libération conditionnelle. Il a miraculeusement convaincu l'administration…
Il investit immédiatement dans une voiture de luxe, se lance dans de multiples commerces douteux, séduit les filles qu'il abreuve de ses mensonges habituels. Quelques mois plus tard, ses finances sont à sec. Il acquiert un calibre 38 et invente une histoire de lingots d'or, avec laquelle il appâte un couple de sa connaissance. Contre 3 millions de francs belges, il aurait abattu froidement les candidats à l'achat de cet or imaginaire, son ancienne maîtresse y compris, ainsi que leur jeune émissaire. Ce soir-là, même le chien a été a été liquidé.
Tous les témoins étant morts, la justice estime les charges insuffisantes pour une condamnation. Toutefois, le parquet décide de révoquer sa conditionnelle… et Nestor Pirotte est de nouveau interné.
Mais il connaît les lieux : une simple corde lancée par-dessus le mur une nuit d'août 1981 suffit à lui rendre la liberté. «Comme ce cousin m'a toujours ressemblé !», fait-il mine de s'exclamer devant sa logeuse lorsque son portrait est diffusé à la télévision. Naïvement, celle-ci l'aide à teindre ses cheveux en roux et à se faire une permanente «crollée» (bouclée, selon une expression belge).
C'est donc un rouquin noble, forcément qui va opérer une dernière fois. Il s'appelle le comte de Meeûs d'Argenteuil, veut vendre le mobilier de son château pour aider sa vieille mère malade. Comme toujours, son bagout et son apparence séduisent un antiquaire, qui prendra le risque insensé de le suivre à travers bois, sur le chemin d'un hypothétique château. L'antiquaire n'a toutefois pas emmené avec lui la somme promise. Furieux, Pirotte l'abat d'une balle dans la poitrine.
Dans la police belge, on commence à connaître ses méthodes. Il est identifié et arrêté. «Jamais il n'a avoué aucun de ses crimes, raconte le commissaire Noël qui a participé à son interpellation. Son imagination n'a pas de bornes.»
Une fois encore, les experts concluent à la maladie mentale. Mais la justice décide là de passer outre. Pour la deuxième fois, il est condamné à perpétuité. Malgré plusieurs tentatives d'évasion, il est mort le 29 juillet 2000, sous les verrous. Il n'a alors reçu aucune visite de sa famille depuis 1980. Le jour de son enterrement, seule une femme de Somme-Leuze, qu'il avait connue dans sa jeunesse, suivait son cercueil.
Source : Le Figaro le 15 août 2008
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un article de Le Dernière Heure du 1er août 2000 :
Né à Namur le 5 janvier 1933, il est condamné une première fois pour vol en 1953: il a 20 ans. A peine remis en liberté, le 23 avril 1954, il tue sa grand-tante dans une étable à coups de hache. Première condamnation à mort pour assassinat le 10 octobre 1955. Mais la peine est commuée en travaux forcés à perpétuité et Nestor Pirotte est libéré sous condition le 23 mars 1968.
Avec lui, cela ne tarde jamais : le 14 avril 1968, moins d'un mois plus tard, il tue un gérant de banque à Genval. Pirotte bénéficie pourtant de la bienveillance de la justice: il échappe à la cour d'assises et est interné.
Il est remis en semi-liberté en septembre 1979. En mai 1980, il est libéré sous condition. Moins d'un an plus tard, le 12 février 1981, il est arrêté pour un quadruple meurtre à Spa commis le 26 novembre 1980. C'est la fameuse affaire de la Vieille France pour laquelle le Namurois finira par bénéficier d'un non-lieu, faute de preuves.
En août 1981, il s'évade du centre de détention de Paifves. Le 18 septembre 1981, il commet un nouveau crime: cette fois, c'est le meurtre d'un antiquaire bruxellois, Jean Darmstaedter dans les bois d'Ottignies. Pirotte avait endormi la méfiance de l'antiquaire en se faisant passer pour le Comte de Meeüs d'Argenteuil, d'Outremont, de la Faille et de Ribeaucourt. Il est arrêté huit jours plus tard à Bruxelles. Le 16 mars 1984, les assises du Brabant le condamnaient une nouvelle fois à mort.(.....)
http://www.skcenter.org/forum/index.php?showtopic=13874&hl=
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drôle d'affaire, que celle de ce Nestor Pirotte... récidiviste septennal... j'ai trouvé des dates fort différentes pour les meurtres (cycles courts) mais les années des meurtres nous donnent un certain nombre d'indication très intéressantes :
né en 1933 il commet son premier meurtre durant sa période critique septennale des 21 ans (1954)
libéré 14 ans après (1968 soit durant la période critique septennale des 35 ans !) il récidive et tue à nouveau...
les périodes critiques septennales suivantes correspondent à l'année 1975 pour celle des 42 ans et à l'année 1982 pour celle des 49 ans. (il y entre en juin 1981)
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