jeudi 26 décembre 2013

drame

(Libération 17/02/2011)
Geneviève, vingt ans ferme pour un meurtre en eaux troubles
Geneviève Bertry a été condamnée hier dans le Rhône pour l’assassinat de son compagnon, mort noyé en avril 2008 après avoir été drogué aux somnifères.
Elle est une petite chose grise et molle qui semble avoir été posée dans un box des accusés trop grand pour elle. D’une voix lasse et d’un ton sans importance, elle raconte comment, un soir d’avril 2008, elle a poussé sa Renault 19 verte dans l’étang dit des Verchères, dans l’ouest lyonnais. A l’intérieur de la voiture, sur le siège avant, il y avait Jean-Paul Drillard, son compagnon, l’estomac chargé des cinq somnifères qu’elle lui avait administrés peu avant. Souvent, comme pour s’extirper de sa propre histoire, elle dit «M. Drillard» au lieu de «Jean-Paul».
Geneviève Bertry, 53 ans, comparaissait cette semaine devant la cour d’assises du Rhône pour assassinat. Elle a été condamnée hier soir à vingt ans de réclusion, les jurés ayant retenu la préméditation. Geneviève Bertry a avoué sans avouer. Durant les trois longs jours d’audience, cette petite dame au visage triste et fatigué a répété que ce n’était pas vraiment elle qui avait fait ça. Que c’était à cause de sa «maladie». Sans que l’on sache bien de quelle maladie elle parlait. Parce qu’elle en avait deux des maladies.
Un cancer, imaginaire. Et une dépression, bien réelle, déclenchée par ce cancer qu’elle n’avait pas, mais qui la figeait dans l’angoisse. (...)
 elle sentait quelque chose la ronger dans son corps en ce début d’année 2008. «Ça m’avait anéantie, je ne pouvais plus avoir goût à rien.» Elle chavire. Ne peut plus assurer son emploi d’auxiliaire de vie en maison de retraite. Sa fille Diane la décrit comme ayant alors l’air «morte de l’intérieur». (...)
 Ce soir-là, «pour calmer M. Drillard», Geneviève a pris cinq cachets de Noctamide et les a dilués dans une tisane qu’elle lui a ensuite fait boire. Puis, comme à leur habitude, après le repas, ils sont allés tous deux faire une petite promenade en voiture. Ils se sont rendus sur un terrain où ils envisageaient d’installer un bungalow dont l’achat avait été décidé l’après-midi même. Au début, c’était Jean-Paul qui conduisait. Mais très vite, il était trop «ensuqué». Geneviève a pris le volant et s’est rendue «sans raison particulière» tout au bord de l’étang des Verchères. Elle a garé la Renault 19 dans la pente, face à la berge. Sans plus de raison, explique-t-elle à la barre, elle est descendue et a poussé la voiture. Selon les reconstitutions réalisées lors de l’instruction, il n’a certainement fallu que quelques secondes pour que le véhicule disparaisse au fond de l’eau. La gendarmette qui jouait le rôle de la victime sur le siège passager peut en témoigner. Lors de cette reconstitution, le câble de sécurité qui retenait la voiture a cédé et elle s’est retrouvée engloutie en un rien de temps et a dû être sortie par les hommes-grenouilles présents. Geneviève, elle, n’en sait rien. Lorsque la voiture a commencé à glisser, le soir du 28 avril 2008, elle s’est retournée et, semblant entendre «un cri», elle s’est bouché les oreilles. Puis est rentrée, à pied, au tout proche village de Chevinay. Une fois chez elle, Geneviève a appelé leurs proches pour dire que Jean-Paul était allé nourrir leur jument en fin de soirée et n’était jamais rentré. Le lendemain, elle s’est rendue à la gendarmerie déclencher une procédure de «disparition inquiétante».
(...)C’était un coup de folie», plaide Me Xavier Moroz, l’un de ses deux avocats. (...)Et elle répète, de manière lasse et inlassablement, qu’elle n’a jamais voulu le tuer. «Ce n’était pas moi. Je n’étais pas moi. J’étais malade. Je l’aimais.» Elle pleure. (...)
http://www.liberation.fr/societe/2011/02/17/genevieve-vingt-ans-ferme-pour-un-meurtre-en-eaux-troubles_715523

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probable drame de la période critique septennale des 49 ans et de sa dépression...

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