(21/06/2011 L'Alsace)
Mais qui est réellement Emmanuel Rist ?
Depuis hier, devant la cour d’assises du Haut-Rhin, Emmanuel Rist doit répondre de l’assassinat d’un marchand de tapis d’origine marocaine.
Comme lors du procès de l’explosion du cabanon de Rouffach, en 2009, la première journée du procès d’assises d’hier s’est focalisée sur le double visage d’Emmanuel Rist, accusé d’assassinat.
Bis repetita. Si ce n’est la gravité des actes, la première journée du procès qui s’est tenue hier, à la cour d’assises du Haut-Rhin, ressemble à s’y méprendre à celle du mois de mars 2009, quand Emmanuel Rist devait répondre de l’explosion d’un cabanon à Rouffach. Aussi bien l’interrogatoire de curriculum vitae que les dépositions des témoins ont fait apparaître les deux visages de l’accusé : au « bon père », « copain jovial qui anime les soirées » et dessinateur hors pair répond l’homme froid, activiste d’extrême- droite, capable de tuer un homme.
Depuis hier et jusqu’à la fin de la semaine, Emmanuel Rist comparait devant la cour d’assises, accusé d’avoir assassiné Mohammed Madsini, un marchand de tapis d’origine marocaine, d’une balle dans la tête, en pleine rue à Gundolsheim, le 22 mai 2001.
L’accusé lui-même a rajouté de la complexité à sa personnalité en déclarant avoir d’abord « épousé » l’idéologie d’extrême-gauche avant celle d’extrême-droite.
Comment a-t-il fait le grand écart ? « Des rencontres » et « pas de continuité en matière d’activisme à l’extrême gauche ». Pour essayer d’y voir plus clair, et notamment montrer combien la détention avait pu changer l’accusé, la défense avait cité un certain nombre de témoins.
Déjà présente lors du procès de 2009, Annick, une camarade de la classe 1969 de Pfaffenheim, s’est une nouvelle fois retrouvée à la barre. Pour elle, Bobby, comme elle le surnomme, est incapable de tuer un homme. Aussi, quand le président de la cour lui annonce qu’Emmanuel Rist, quelques minutes auparavant, a avoué les faits, le ciel s’abat sur la tête de la quadragénaire. « Mais qui es-tu réellement ? », demande-t-elle, en pleurs, avant de quitter la salle.
Concernant la détention, un professeur d’arts plastiques qui a côtoyé l’accusé pendant près de deux ans à la maison d’arrêt d’Épinal a assuré qu’Emmanuel Rist « se projette dans l’avenir et plutôt bien ». Un avenir qui n’est peut-être pas celui qu’imaginait sa concubine Sabine. « Elle pensait qu’il y avait encore un avenir entre elle et moi, mais il n’y en aura plus », a déclaré l’accusé face à sa compagne, venue témoigner en début de soirée.
Celle-ci, évoquant un père attentionné et un compagnon ouvert, a dit à la cour : « Je ne reconnais pas Emmanuel dans les traits dans lesquels vous le dessinez ». M e Anouk Leven-Edel, avocate des membres de la famille Madsini qui se sont portés partie civile, se demande quel est le vrai visage de l’accusé. M e Renaud Bettcher, avocat de la défense, pense avoir la réponse : « Avant, mon client était un gars bien avec des idées à la con. Puis, lors des faits, il a été un gars con. J’espère qu’il va redevenir un gars bien, avec des idées un peu moins cons. »
http://www.lalsace.fr/actualite/2011/06/21/mais-qui-est-reellement-emmanuel-rist
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là aussi il faut peut-être s'intéresser aux changements de personnalité qui peuvent se produire "à la faveur" d'une période critique qui arrive et passe : né en 1969 (pas trouvé la date précise qui serait pourtant intéressante pour connaître les situations le jour-même des drames) Rist a 32 ans en 2001 lors du meurtre de M. Madsini (entrée dans l'année critique intellectuelle i1)
en 2004 Rist se trouve dans la période critique attenante, qui est la période critique septennale des 35 ans. l'explosion du cabanon du 8 septembre 2005 fait probablement aussi partie encore de cette période.
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