mardi 11 août 2009

Syndrome de Stendhal

wikipédia :
Le syndrome de Stendhal est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations chez certains individus exposés à une surcharge d'œuvres d'art. Cette perturbation est assez rare et touche principalement des personnes trop sensibles. Ce syndrome fait partie de ce qu'on peut appeler les troubles du voyage ou syndromes du voyageur.
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Origine

Ce syndrome est appelé ainsi à la suite de l'écrivain français Stendhal qui a vécu une expérience similaire lors de son voyage en Italie, à l'étape de Florence, en 1817.

Il écrit alors :

« J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »
Stendhal n'a rien fait pour s'en prémunir puisque s'asseyant sur un banc de la place, il lut un poème pour se remettre, et vit que ses visions empiraient à la lecture de cette somme de culture ambiante dans les lieux : il fut épris et malade à la fois de tant de profusion.

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Stendhal, de son vrai nom Marie-Henri Beyle, né le 23 janvier 1783 à Grenoble et mort le 23 mars 1842 à Paris, est un écrivain français de la première moitié du XIXe siècle.

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ailleurs il est écrit :
(http://www.maaber.org/issue_april07/depth_psychology2f.htm)

Stendhal, dans ses journaux de voyage en Italie, a eu le génie littéraire de décrire le mécanisme du trouble en voyage devant la beauté. Peut-être que l’expérience dont il parle ne lui est jamais arrivée. Peu importe. Ce qu’il nous livre a donné son nom à un ensemble de manifestations pathologiques retrouvées chez de nombreux patients hospitalisés aux urgences psychiatriques de l’hôpital Santa Maria Nuova à Florence.

Syndrome de Stendhal, c’est le nom que Graziella Magherini, psychiatre à Florence, a donné aux diverses formes que peut prendre ce syndrome. C’est à dire, déséquilibre momentané, crises d’angoisses, intenses dérangements somatiques, actes étranges, sensations de dépersonnalisation, idées interprétatives sur la réalité pouvant aller jusqu’à des bouffées délirantes aiguës.

Ce qui rapproche ces touristes qui se retrouvent aux urgences psychiatriques de Florence, c’est que les symptômes arrivent tous lors d’une confrontation directe avec une œuvre d’art ou une ambiance qui amplifie la perception esthétique.

Je vous livre quelques exemples plus concrets et en termes moins psychiatriques. Par exemple donc, le David de Donatello a vu plusieurs touristes se déshabiller devant lui, d’autres se sont couchés par terre en tremblant, d’autres encore se sont évanouis. Le Bacchus du Caravage a été, lui aussi, à l’origine de beaucoup de troubles.

À partir des dizaines de personnes qui ont été amenées aux urgences, il a été possible de repérer qu’il s’agissait en général d’hommes ou de femmes entre vingt et quarante ans, n’ayant pas d’antécédents psychiatriques. Nous avons repéré qu’ils voyageaient à l’écart des groupes. Les troubles sont rapidement guéris, la meilleure thérapie étant le retour dans le pays d’origine.

C’est dans Rome, Naples, Florence, que Stendhal écrit le 22 Janvier 1817 :

Enfin, je suis arrivé à Santa Croce. Là, à droite de la porte, est le tombeau de Michel-Ange ; plus loin, voilà le tombeau d’Alfieri par Cavona. J’aperçois le tombeau de Machiavel ; et, vis à vis de Michel-Ange, repose Galilée… Quelle étonnante réunion ! Mon émotion est si profonde qu’elle va presque jusqu’à la piété. Le sombre religieux de cette église, son toit en simple charpente, sa façade non terminée, tout cela parle vivement à mon âme.

Stendhal se fait ouvrir par un moine la chapelle où se trouvent les fresques du Volterrano et c’est là que nous entrons dans le vif du sujet. Il écrit :

Là, assis sur le marchepied d’un prie-Dieu, j’ai la tête renversée et appuyée sur le pupitre, pour pouvoir regarder au plafond. Les Sibylles du Volterrano m’ont donné peut-être le plus vif plaisir que la peinture m’ait jamais fait. J’étais dan une sorte d’extase, par l’idée d’être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les beaux-arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, ce qu’on appelle les nerfs à Berlin. La vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.

Pourtant, Stendhal retrouve esprits. Il sort de Santa Croce, il va s’asseoir sur un banc et tire de son portefeuille des vers d’un poète italien, Ugo Foscolo. Il va lire et relire les vers de Foscolo avec délice.

Stendhal nous dit que pour sortir de son trouble, il avait besoin de la voix d’un ami afin de partager son émotion. Les vers qu’il lit n’ont pas de défaut à ses yeux. Ils nomment avec grâce, mais surtout avec des mots, ce qui peut rendre fou, c’est à dire ce qui se cache derrière ces tombeaux somptueux et écrasants, ce qui se cache derrière ces toiles imposantes, derrière ces femmes : les Sibylles, au don rare de prédire l’avenir.

C’est justement ce que les touristes n’ont pas pu faire : dire, symboliser leur émoi. Ils ont reconnu quelque chose et n’ont pas pu le nommer. Ce « quelque chose » était déjà en eux. Ils se sont retrouvés dans un lieu où la concentration de beauté a été trop forte. Le voyageur solitaire s’est trouvé dans une sorte de folie du voir. Il a subi son émotion esthétique sans pouvoir ni l’élaborer, ni la sublimer.

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c'est France-Info que j'écoutais tout à l'heure qui m'a fait découvrir le syndrome de stendhal et j'ai pensé là aussi à un effet "période critique septennale".
(une femme russe - hélas pas trouvé l'âge - aurait jeté sa tasse de café contre la vitrine abritant La Joconde)...


Stendhal étant né le 23 janvier 1783 - çà lui est arrivé le - ou aux alentours du 22 janvier 1817 : non seulement c'est la veille de son anniversaire (un autre cycle dont il faut tenir compte) mais c'est l'anniversaire des 34 ans.

ce n'est cependant pas tout à fait l'entrée dans la période critique septennale puisqu'elle ne démarre qu'à 34 ans et demi... mais le 22 janvier date de ses écrits c'est aussi la veille d'un jour critique émotionnel E15...
c'est aussi à partir de cette année là que Henri Beyle semble avoir adopté le pseudonyme de Stendhal...

janvier 1817 (23/01/1783)
Sa 18
Di 19 P(18)
Lu 20
Ma 21 I(9)
Me 22
Je 23 E(15)

Ve 24

la date du décès de Stendhal est intéressante aussi :

mars 1842
Di 20
Lu 21
Ma 22 I(26)
Me 23 P(12)
Je 24 E(22)
Ve 25

décès son jour critique physique P12 et veille de critique émotionnel E22.

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