L’affaire Farewell
France Info -
"La plus grande affaire d’espionnage du XXème siècle", selon Ronald Reagan, alors président des Etats-Unis. L’histoire sort aujourd’hui au cinéma. Portée à l’écran dans un film baptisé L’affaire Farewell", elle retrace la vie de ce Soviétique qui a trahi son pays et livré les secrets de l’URSS à la France...
Son nom de code était Farewell : "au revoir" ou "bon voyage", selon les traductions. C’est le nom que lui avait attribué la DST (Direction de la sûreté du territoire). Cet homme, c’est Vladimir Ippolitovitch Vetrov : il a 49 ans et il est lieutenant-colonel au KGB. Pendant plus d’un an, entre 1981 et 1982, il va livrer les secrets du KGB à la France.
A l’époque, un homme est chargé d’établir le contact avec Farewell, à Moscou : il s’appelle François Ameil - Ingénieur chez Thomson, il sert d’agent de liaison entre l’espion et Paris. Aujourd’hui il a 86 ans et nous l’avons retrouvé en Touraine.
"Nos rencontres se passaient généralement dans la voiture et il me disait : « voici ce que j’ai à vous remettre ». Et tout de suite, il m’a livré les noms de deux espions français, deux ingénieurs qui travaillaient pour eux. Il me remettait quelques feuilles, moi je les photocopiais et je les transmettais en France. Il ne m’a jamais demandé d’argent, il m’a dit : « j’en ai assez de ce pays où c’est absolument pas égalitaire ». Il était très vexé de voir passer devant lui des gens qu’il considérait comme inférieurs. Donc, c’est ce système là qu’il voulait casser".
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Amertume
Si Vetrov, alias Farewell, a décidé de trahir son pays, c’est parce qu’il est déçu, amer, dégoûté par le système d’espionnage soviétique qu’il veut détruire, et par l’attribution des postes les plus importants à la Nomenklatura. Alors, pendant un an, il va livrer les secrets les mieux gardés, les informations les plus secrètes du KGB.
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En contrepartie des informations qu’il fournit, Farewell ne demande jamais d’argent. Ce qui l’intéresse est d’avoir des bouteilles de whisky ou de vodka, et des cadeaux pour sa maîtresse : un manteau de fourrure, une calculette, un réveil-matin, une pendulette, toute sorte d’objets difficiles à trouver à l’époque en Union soviétique...
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Démasqué, Vladimir Ippolithovitch Vetrov, l’espion soviétique, a été fusillé le 23 janvier 1985 dans une prison moscovite.
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l'affaire Farewell est en fait une affaire directement liée à l'arrivée de la période critique septennale du principal intéressé, aigri et perturbé, 49 ans à l'époque et "déçu, amer, dégouté" au point de ne pas vouloir d'argent mais plutôt du wisky et d'autres petites babioles... cet épisode lui a d'ailleurs coûté la vie.
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